Davocat
De telles paroles auraient sûrement conduites à un esclandre médiatique, dans le but de justifier une pendaison publique au nom de la sûreté de l'état et de la préservation de la dignité républicaine.
Mais de tels faits, c'est à dire le fait d'assassiner des bovins sous un prétexte aussi fallacieux que superficiel, conduisent, cette fois non plus dans l'espace public mais dans l'espace de la Justice, d'établir la liste des méfaits en lesquels cet acte consiste.
En introduction générale, la définition de l'éthique est la mesure des chaînes de conséquences d'un acte. Il ne peut être jugé éthique, ou inéthique, que par présomption de cette chaîne de conséquence, inévitablement mesurable dans le temps.
Cela invoque une urgence d'agir, de commettre un choix libre, et ensuite de vérifier si ce choix était correct, ou non.
Nous ne sommes pas spécialistes dans l'élevage des vaches, et nous n'avons pas accès à une information suffisante pour élucider certains aspects de la gravité de ce crime de masse envers les animaux. Mais nous pouvons néanmoins établir cette liste de conséquences prévisibles.
En introduction la population du cheptel bovin en France était de 16700 têtes en 2023 (2) et il était stable autour de 20 000 têtes jusqu'en 2000 (2).
L'extermination du cheptel bovin a été ordonnée en raison de la "dermatose nodulaire contagieuse" apparue en France le 29 juin 2025 (3). Elle n'est pas contagieuse à l'homme ni-même entre les bovins, mais véhiculée par des moustiques. La France a opté pour l'abattage de tout le troupeau sans obligation de la part de l'Union européenne, mais dans le cadre de la diminution de l'empreinte carbone (4).
La vaccination proposée avec la souche Neethling met 21 jours à se développer, a des effets secondaires plus graves que la maladie et surtout ne bénéficie pas d'une autorisation de mise sur le marché. Le traitement à l'ivermectine s'est avéré suffisant.
Maintenant venons-en aux implications :
Premièrement la décision d'abattre tous les troupeaux signifie une incapacité, de l'ordre de la paresse, à traiter les animaux un à un. Les éleveurs dénoncent une mesure « disproportionnée, inefficace et inhumaine ». Il s'agit d'une violation de l'Article Article 521-1 code pénal, pour "acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé".
En aval, la filière bovine est impactée économiquement. Du boucher au laitier, il ne reste qu'à se rabattre sur des importations de viande d'un qualité douteuse, ou simplement subir la baisse d'activité. En amont, la filière alimentaire est bien sûr également touchée.
On se demande ce que devient la filière du cuir, puisque nous n'avons pas d'information sur ce que deviennent les animaux confisqués. Si des profits en sont tirés, ils ne sont pas pour les éleveurs, et dans ce cas c'est du vol pur et simple. On entend parler également de réintroduction dans la filière alimentaire, comme quoi la viande est quand même consommée, et après tout sans inconvénient puisqu'elle est saine.
La décimation de certains troupeaux annihile des décennies de sélection génétique et en particulier des espèces rares et uniques, qui seront perdues à jamais. Ceci nous semble le crime de la plus haute valeur en terme de chaîne de conséquences.
Les pâturages sont une composante culturelle de la France, qui est avant tout un jardin d'Eden de biodiversité. Elle a été permise grâce à la gestion des prairies et des écosystèmes rendue possibles par l'élevage de générations en générations. Confisquer les bovins, c'est priver la terre de son entretien et de son renouvellement.
En définitive, la mesure des chaînes de conséquences n'a aucune commune mesure avec les raisons, superficielles et inconsistantes, qui sont données de décimer des animaux sains.
La balance de la justice est en faveur des éleveurs, et cela leur confère le droit et la légitimité de refuser l'arbitraire de la loi.
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(1) insee.fr
(2) la-viande.fr
(3) francesoir.fr
(4) franceinfo.fr