Par Juan Cole, le 6 juillet 2025
Ann Arbor - Le gouvernement fasciste du Premier ministre Benjamin Netanyahu continue d'orchestrer sa guerre contre les civils de Gaza, perpétrant la violation la plus longue et la plus grave des Conventions de Genève, du Statut de Rome et d'autres éléments du droit international humanitaire de ce siècle.
Le bureau des droits de l'homme des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés a récemment révélé que l'armée israélienne poursuit ses frappes militaires sur la région d'Al-Mawasi, à l'ouest de Khan Younis, touchant principalement des tentes de fortune et anéantissant des familles entières. Selon l'ONU,
"entre le 18 mars et le 16 juin 2025, le HCDH a enregistré 112 attaques contre Al-Mawasi, faisant 380 morts, dont au moins 158 femmes et enfants".
Parallèlement, des commandants pervers ordonnent aux civils palestiniens d'autres régions de Gaza de se rendre dans des "abris désignés" situés précisément dans la région d'Al-Mawasi, où ces refuges sont bombardés.
Depuis que, en mars dernier, Israël a violé le cessez-le-feu négocié par l'administration Trump, ses sbires ont contraint plus de 300 000 personnes à se réfugier à Al Mawasi, une zone d'environ 9 km². On y compte désormais 425 000 personnes, pour la plupart parquées dans des "tentes" qui ne sont en réalité que des bouts de plastique et de tissu. Ces gens sont parfois abattus froidement, faits comme des rats, tandis que les assauts de l'armée israélienne à Rafah et à Khan Younis gagnent en intensité.
Dans le même temps, les commandants israéliens continuent délibérément d'affamer la population civile, en maintenant le blocus des denrées de base instauré le 2 mars, lorsque l'État hébreu a trahi le cessez-le-feu négocié par le président Trump, selon Amnesty International. Le blocus des denrées alimentaires et autres secours d'urgence n'a été assoupli que de manière insignifiante ces dernières semaines, privant de nombreuses personnes, y compris des enfants, des vivres dont ils manquent cruellement.
Oui, Israël affame délibérément des enfants. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), 18 741 enfants ont été hospitalisés pour malnutrition aiguë depuis le début de l'année. Et très peu d'hôpitaux fonctionnent même aux niveaux les plus basiques à Gaza, car les troupes israéliennes les ont délibérément saccagés. Les médecins et les infirmières, épuisés et n'ayant pas été assassinés par l'armée israélienne, tentent de soigner les blessés de guerre. On se demande bien ce qu'ils seraient en mesure de faire pour les enfants aux bras amaigris et au ventre gonflé. Sans aide alimentaire à distribuer, la nourriture disponible est devenue inaccessible.
Cette situation est d'ailleurs typique des famines, dont les causes ne sont pas tant l'absence de nourriture que l'incapacité des populations à s'en procurer. C'est ainsi qu'un million d'Irlandais sont morts de faim au milieu du XIX^e siècle, alors que les propriétaires terriens britanniques continuaient d'exporter les denrées alimentaires du pays.
Amnesty cite Susan Maarouf, du Benevolent Friends Patient Hospital de Gaza :
"Mais cette année, la situation n'a cessé de se détériorer depuis le mois d'avril. Sur les 200 à 250 enfants que nous examinons quotidiennement pour détecter les cas de malnutrition, près de 15 % présentent des signes de malnutrition aiguë ou modérée". Ils présentent des symptômes tels qu'"une peau extrêmement pâle, une chute de cheveux et d'ongles, ainsi qu'une perte de poids alarmante".
On estime à un million le nombre d'enfants à Gaza, soit 150 000 enfants souffrant de malnutrition, si l'échantillon de Maarouf est représentatif.
Traduit par Spirit of Free Speech
* Juan Cole est le fondateur et rédacteur en chef d'Informed Comment. Il est professeur d'histoire à l'université du Michigan, où il occupe la chaire Richard P. Mitchell. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Muhammad: Prophet of Peace amid the Clash of Empires (Mahomet : prophète de paix au milieu du choc des empires) et The Rubaiyat of Omar Khayyam (Le Rubaiyat d'Omar Khayyam). Suivez-le sur Twitter à l'adresse @jricole ou sur la page Facebook d'Informed Comment.