Par Brandon Smith − Le 21 août 2025 − Source Alt-Market
Les personnes qui suivent de près les agissements des institutions globalistes ont peut-être remarqué une atmosphère inquiétante de silence depuis les élections de 2024. J'ai abordé cette tendance il y a quelques mois dans mon article « Les globalistes se taisent alors que l'OTAN flirte avec la troisième guerre mondiale », en particulier le changement radical qui s'est produit depuis la pandémie, lorsque des organisations telles que le Forum économique mondial ont complètement levé le voile et admis leurs véritables intentions autoritaires.
À la fin de 2021, la majeure partie du monde était sous un contrôle technocratique maniaque et les globalistes semblaient penser qu'ils tenaient la civilisation occidentale par les couilles. Les élites ne cessaient de vanter ouvertement leurs plans dans les médias, qu'il s'agisse des confinements perpétuels liés au Covid, des passeports vaccinaux, des confinements climatiques, des systèmes monétaires numériques sans espèces où toute liberté économique est perdue, de l'« économie du partage » où la propriété privée est abolie, de la quatrième révolution industrielle où l'IA contrôle tout, ou encore de la « grande réinitialisation » qui saperait complètement le système de libre marché et annoncerait une dystopie socialiste.
Au cours de mes 20 années en tant qu'économiste, écrivain et analyste dans le mouvement pour la liberté, je n'avais jamais vu les globalistes révéler leurs véritables intentions de manière aussi effrontée. La pandémie a exposé un nombre incroyable de personnes à la réalité sous-jacente du « Nouvel Ordre Mondial » et, en l'espace d'environ trois ans, la prise de conscience a explosé. Le nombre de patriotes nés pendant la pandémie est sans précédent.
Les gens ont réalisé qu'il ne s'agissait pas d'une simple théorie du complot. Les événements mondiaux n'étaient pas simplement le fruit du hasard et du chaos. Il y avait bel et bien une salle enfumée remplie de parasites comploteurs malfaisants. La marche vers la gouvernance mondiale était réelle et maintenant, tout le monde, sauf les plus stupides, le sait.
Les pouvoirs en place étaient tellement confiants dans le succès de leur entreprise qu'ils ont pratiquement proclamé un gouvernement mondial dirigé par des bureaucrates et des entreprises en plein milieu de la pandémie. Ils l'ont appelé le « Conseil pour un capitalisme inclusif », travaillant en collusion avec le Vatican.
La question que nous devons nous poser aujourd'hui est la suivante : où tout cela est-il passé ? Les globalistes étaient si confiants et audacieux, et maintenant ils sont réticents. Ont-ils abandonné ? Ou sont-ils en train de remanier leur programme une fois de plus ?
Par exemple, en 2020, presque personne ne savait ce qu'était l'ESG. En 2023, tout le monde a compris que cet acronyme insignifiant pour « environnemental, social, gouvernance » est en fait une couverture insidieuse destinée à dissimuler le programme du capitalisme woke.
Le capitalisme woke, également connu sous le nom de capitalisme inclusif, est un programme de centralisation qui relie les gouvernements, les agences bureaucratiques, les ONG ainsi que les banques et les entreprises internationales sous une même bannière idéologique (globalisme, multiculturalisme, DEI, changement climatique, etc.). Ce cartel massif utilise des incitations financières et l'extorsion pour forcer les entreprises et les particuliers à se conformer à un modèle woke/socialiste.
Au cours de la dernière décennie, ces groupes ont financé une campagne de propagande étouffante, imposant l'endoctrinement woke aux masses. Cependant, les globalistes n'ont pas compris l'ampleur de la résistance à laquelle ils ont finalement été confrontés.
Dans leur arrogance, ils ont fini par inspirer davantage de résistance, et non moins. C'est ainsi que des termes tels que ESG et DEI sont en train d'être abandonnés. Même Lynn Forester de Rothschild, directrice du Council for Inclusive Capitalism, a été contrainte d'admettre que l'ESG est mort et doit être rebaptisé.
Dans la méthodologie occulte, la solution naturelle serait d'adopter de nouvelles organisations et de nouveaux noms tout en conservant les mêmes objectifs. J'ai remarqué que cela arrive souvent chez les globalistes. À un moment donné, la majorité de leur planification était effectuée au sein du Council on Foreign Relations et du groupe Bilderberg. Puis ce fut le Club de Rome et l'ONU. Ensuite, ce fut le FMI. Puis l'attention s'est tournée vers Davos et le WEF.
Ils ont utilisé le terme « Nouvel ordre mondial », puis sont passés à « Ordre mondial multipolaire », puis à « la Grande Réinitialisation » et à la « Quatrième révolution industrielle ». Il est donc très difficile pour les chercheurs de suivre les mécanismes les plus récents de la conspiration.
J'ai constaté que, depuis un an, le « capitalisme des parties prenantes » est devenu le nouveau code pour désigner une grande partie de leurs efforts renouvelés. Ce n'est pas un terme nouveau, mais il est de plus en plus utilisé par les élites pour attirer moins l'attention. Certains utilisent l'expression « capitalisme des parties prenantes 3.0 » ou « capitalisme des parties prenantes de troisième phase ».
L'idée initiale est que les entreprises ne peuvent plus faire du profit leur priorité. Elles doivent plutôt produire des résultats égaux (et pas seulement des chances égales) afin de participer à l'économie internationale interdépendante. Pour avoir accès au système, les entreprises doivent promouvoir des discours approuvés sur le climat et la justice sociale, et s'associer avec les gouvernements et les ONG pour faire de l'équité DEI une réalité.
Les entreprises qui ne participent pas seront soumises à la pression des responsables gouvernementaux et ne pourront pas rivaliser avec les entreprises qui se conforment. Le problème est que cela nécessite l'effacement de la méritocratie et oblige les producteurs à subventionner les bénéficiaires à l'échelle planétaire. En d'autres termes, le capitalisme des parties prenantes est un communisme mondial déguisé sous le costume humaniste de la responsabilité des entreprises.
Le Forum économique mondial semble miser davantage sur l'ESG et le capitalisme des parties prenantes, avec Larry Fink, PDG de Blackrock, à sa tête, malgré l'opposition croissante du public. Blackrock a toutefois supprimé la plupart des références à l'ESG et à la DEI de ses rapports d'entreprise.
Je suis récemment tombé sur un article publié fin juillet par le Harvard Law School Forum on Corporate Governance, qui décrit l'évolution plus discrète de l'ESG (et de la DEI) en 2025. Il reprend des observations similaires faites par les globalistes au cours de l'année écoulée, selon lesquelles l'ESG doit être remanié, mais pas abandonné.
Il soutient que les anciennes listes de contrôle de conformité et de vertu politique de la dernière décennie doivent être mises de côté (pour l'instant) et que le capitalisme des parties prenantes doit être présenté comme une solution « gagnant-gagnant » pour les entreprises et les communautés concernées. Il s'agit en quelque sorte d'une tentative de vendre l'idée de l'ESG aux conservateurs.
L'un des arguments avancés est que les entreprises qui s'engagent dans des politiques de type ESG « gagnent plus d'argent » et voient la valeur de leurs actions augmenter. Les données produites pour étayer cette affirmation sont limitées, et je tiens à souligner que les marchés boursiers dans leur ensemble ont connu une hausse effrayante depuis les élections.
Les entreprises qui ne s'engagent PAS dans l'ESG s'en sortent tout aussi bien que celles qui le font, du moins... aux États-Unis. Harvard note que les sorties de fonds ESG sont courantes en Amérique, mais qu'elles connaissent un succès croissant dans l'Union européenne. J'observe des tendances similaires au Canada et en Australie : partout où les gouvernements collaborent avec les globalistes pour imposer les normes DEI aux entreprises, les fonds ESG affichent évidemment des performances supérieures.
N'oubliez pas qu'il s'agit d'un cartel et que les dirigeants politiques occidentaux en sont les exécutants. Les États-Unis sont le seul endroit où l'ESG est en recul. Cela pourrait changer à court terme, car les Européens se rebellent de plus en plus contre le coup d'État multiculturel, mais cela illustre bien le fait que le capitalisme woke (capitalisme des parties prenantes) ne peut survivre sans l'intervention du gouvernement.
Cela ne veut pas dire que la lutte contre le globalisme n'a pas progressé. Je suis las des pessimistes qui agissent comme s'il n'y avait eu aucune victoire et que tout se déroulait « selon le plan globaliste ». Si c'était vrai, ils auraient fièrement et publiquement mis en œuvre leur Grande Réinitialisation au lieu de se réfugier dans l'ombre.
Cela dit, la vigilance exige de la modération. En coulisses, de nombreuses entreprises continuent d'introduire des politiques woke et vont même jusqu'à faire avancer la prise de pouvoir globaliste en Europe. La lutte doit se concentrer sur ces entreprises spécifiques et leurs partenaires ONG ; ce n'est pas le rôle des entreprises (ou des politiciens de gauche et des ONG) de mettre en œuvre l'ingénierie sociale. Ils ne sont pas qualifiés pour déterminer le bien commun, car ce ne sont pas des personnes bienveillantes. Ils sont motivés par le désir de pouvoir, et non par la moralité ou la raison.
Les globalistes ont perdu la guerre de l'information, mais ils reviennent sans cesse, car ils n'ont pas encore subi les conséquences réelles de leur arrogance. La seule façon de mettre définitivement fin à ce cauchemar est de dissoudre les structures qui leur confèrent leur influence ou de les éliminer complètement.
Brandon Smith
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone