France-Soir
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Jadis championne mondiale de la farine, la France en est devenue en 2024 importatrice nette. En trois décennies, l'Hexagone est passé de 1,6 million de tonnes exportées à 214 000, pendant que ses importations bondissaient à 400 000 tonnes. Victime d'une mondialisation effrénée et d'une Union européenne incapable de protéger ses propres industries, le pays a du pain sur la planche...
Le schéma est à peu près toujours le même : concurrence faussée, standards inégaux et course au prix le plus bas. « Le déficit commercial de la farine française devient historique », alerte l'Association Nationale de la Meunerie Française. Une formule polie pour dire que le savoir-faire français se fait laminer. Comme le rapporte The Epoch Times, Bruxelles ferme les yeux sur un dumping social et environnemental « légal » qui favorise les producteurs étrangers, souvent soutenus par des politiques industrielles agressives.
L'exemple allemand illustre parfaitement cette dérive. Grâce aux réformes Hartz, Berlin a comprimé ses coûts salariaux et renforcé sa compétitivité, grignotant les parts de marché françaises. Officiellement, tout cela contrevient aux traités européens. Officieusement, c'est toléré, voire érigé en modèle. Pendant que l'Allemagne accumule les excédents, les moulins français ferment et les bassins industriels se vident. Derrière les chiffres, ce sont des territoires fragilisés et des ouvriers qualifiés poussés vers des emplois précaires.
La farine française n'est pas qu'une marchandise, elle incarne un patrimoine, un savoir-faire et une souveraineté alimentaire. Sa disparition progressive souligne une impasse politique ; continuer à croire que le marché s'autorégule revient à scier la branche sur laquelle l'Europe s'assoit. Si le vieux continent ne redéfinit pas ses règles du jeu, d'autres le feront à sa place, moins soucieux de qualité mais infiniment plus soucieux de puissance.