par Philippe Rosenthal
Les affirmations de Trump selon lesquelles des sous-marins nucléaires seraient rapprochés de la Russie ne peuvent être vérifiées.
C'est que le New York Times annonce que les déclarations de Donald Trump sur le mouvement des sous-marins nucléaires vers, autour, en direction de la Russie ne peuvent être vérifiées.
Trump a ordonné vendredi dernier le positionnement stratégique de deux sous-marins nucléaires près de la Russie en réponse à ce qu'il a qualifié de propos agressifs de Dmitri Medvedev. « J'ai ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires dans les zones appropriées, au cas où ces déclarations insensées et incendiaires seraient plus graves. Les mots sont très importants et peuvent souvent avoir des conséquences imprévues. J'espère que ce ne sera pas le cas. Merci de votre attention !», a-t-il publié sur son réseau social Truth Social. Les mouvements des sous-marins nucléaires sont parmi les manœuvres du Pentagone les plus soigneusement dissimulées car il s'agit de la stratégie de la dissuasion en laissant planer le doute. Ainsi, il est donc probablement impossible de savoir si Trump les a effectivement envoyés ou s'il essaie simplement de susciter son point de vue.
Selon le quotidien US les États-Unis ont deux types de sous-marins nucléaires : les sous-marins de choc à la recherche de cibles et les grands sous-marins stratégiques équipés d'armes nucléaires. Il n'est, par conséquent, pas nécessaire de déplacer des sous-marins stratégiques - ils peuvent frapper à une distance de plusieurs milliers de kilomètres. En outre, le redéploiement peut donner leur emplacement.
Le New York times fait un parallèle avec la Corée du Nord. Au début de son premier mandat en 2018, Trump avait menacé Kim Jong-un d'employer des bombes atomiques, déclarant avoir un bouton nucléaire «plus gros» que celui de l' homme d'État nord-coréen. Trump est connu pour son langage au superlatif. Le quotidien US note que cette menace de Trump a conduit à des contacts diplomatiques entre les États-Unis et la Corée du Nord, à trois réunions entre Trump et de Kim Jong-un, mais au final cela s'est soldé par un échec total des tentatives visant à forcer le dirigeant nord-coréen à abandonner son arsenal nucléaire qui est maintenant plus grand que jamais.
Le patron de la Maison-Blanche à la casquette rouge, symbole du mouvement MAGA (rendre sa grandeur à l'Amérique), a déclaré qu'il avait donné l'ordre de placer deux sous-marins nucléaires dans les régions respectives. Le Pentagone n'a, cependant, pas commenté le déploiement de deux sous-marins nucléaires dans les régions concernées. Quel genre de régions est-il question ? Trump n'a pas précisé.
Donald Trump a ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires en réaction à des commentaires «incendiaires» de l'ancien président russe, vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev. «Trump joue au jeu de l'ultimatum avec la Russie : 50 jours ou 10 jours. Il devrait se rappeler deux choses : tout d'abord, la Russie n'est ni Israël, ni même l'Iran. Deuxièmement, chaque nouvel ultimatum est une menace et un pas vers la guerre. Non pas entre la Russie et l'Ukraine, mais avec son propre pays», a averti sur son compte X Medvedev. Sur son compte Telegram il a aussi répondu aux remarques acerbes de Trump sur l'économie de la Russie et de l'Inde : Et à propos de «l'économie morte» de l'Inde et de la Russie et de «l'entrée en territoire dangereux», qu'il [Trump] se souvienne de ses films préférés sur les «morts-vivants», ainsi que du danger que peut représenter une «main morte» inexistante dans la nature. La «main morte» est le système de dissuasion ultra-secret, conçu durant la guerre froide pour envoyer des missiles nucléaires en cas de destruction des postes de commandement russes.
Donald Trump avait auparavant annoncé qu'il imposerait des sanctions contre la Russie après la fin de l'ultimatum de dix jours annoncé précédemment. Dix jours. C'est le nouveau délai accordé par Donald Trump à Vladimir Poutine pour arrêter la guerre en Ukraine. Il avait également rapporté que l'envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, se rendrait en Russie après son déplacement en Israël. L'ultimatum de la Maison-Blanche court, donc, jusqu'au vendredi 8 août.
«Reste à savoir quels sont les leviers dont dispose le président américain, lui qui avait déjà promis en janvier de régler ce conflit en 24 heures», se demande même LCI. Fin juillet, Observatoire Continental avertissait : «Donald Trump a déclaré réduire le délai de 50 jours qu'il avait fixé au président russe, Vladimir Poutine, pour accepter un accord sur l'Ukraine».
La Russie est confrontée à un leader US qui change ses ultimatums comme si la menace d'une Troisième Guerre mondiale ne serait qu'un exercice virtuel sorti d'un jeu vidéo. La déclaration sur l'envoi de sous-marins nucléaires fait penser - à en croire le comportement de Trump - à des paroles envoyées par habitude contre des nations petites ne possédant pas une défense sérieuse comme la Russie.
source : Observateur Continental