Par Tiago Nogara
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos
Quelques heures après que les représentants des pays membres des BRICS, réunis à Rio de Janeiro, aient émis une nouvelle déclaration conjointe critiquant les mesures de protectionnisme commercial et exhortant à trouver des solutions multilatérales aux grands dilemmes mondiaux, le président des États-Unis, Donald Trump, a réagi sur son réseau social Truth Social menaçant d'imposer des droits de douane supplémentaires de 10 % aux produits des pays qui « sa ligne sur les politique anti-américaines des BRICS. » Selon Trump, « il n'y aura pas d'exception à cette politique, » a-t-il écrit en une évidente démonstration d'animosité face au renforcement des initiatives liées aux BRICS.
Ces menaces disent beaucoup non seulement sur la stratégie de la politique étrangère des États-Unis sous Trump, mais aussi sur l'impact que les initiatives des BRICS ont eu dans le domaine international. Ces derniers mois, les analystes qui ont insisté sur le fait que les BRICS aurait perdu de l'importance n'ont pas été rare. Parmi les arguments les plus communs et répétés, il y a celui disant que la récente expansion du nombre de membres aurait augmenté son amplitude mais affaibli sa capacité à obtenir des consensus. De même, beaucoup soutiennent que l'augmentation des tensions dans le monde et la position plus agressive de la diplomatie étasunienne aurait amené de nombreux pays en développement à avoir peur de soutenir des blocs multilatéraux non soumis aux intérêts de Washington.
La veille du sommet des BRICS à Rio de Janeiro, les principaux médias occidentaux ont inondé leur première page en soulignant l'absence des présidents
Xi Jinping et Vladimir Poutine À cette rencontre et en l'interprétant comme un symptôme évident d'un soi-disant épuisement du bloc. Au Brésil, le pays hôte du sommet, les grands médias corporatifs ont abusé quotidiennement de ces arguments pour alimenter la perpétuelle vague de propagande contre le Gouvernement de Lula, dans le cadre d'une tentative préparatoire aux élections présidentielles de 2026. Selon certains, ce sommet avait tout pour être un échec, avec des communiqués vides qui reflétaient plus les désaccord que les éventuels consensus entre les pays membres.
Mais ce qu'on a vu, Rio de Janeiro a été très différent de ce que prévoyait les prophètes du chaos. Tout au long de cette 17e réunion du haut, niveau des dirigeants du bloc, les pays des BRICS on prie, plus de 120, engagement conjoint, qui concerne la gouvernance mondiale, les finances, la santé, l'intelligence artificielle, le changement climatique et d'autres problèmes stratégiques. Au-delà de l'irréfutable importance des avancées dans ces divers domaines, le contenu politique de la déclaration conjointe a montré l'énorme capacité de coordination et de convergence du bloc en exprimant la préoccupation commune des pays membres face aux conflits en cours dans diverses parties du monde.
La déclaration exprime la préoccupation collective face à la tendance croissante d'augmentation des dépenses militaires au niveau mondial au détriment de financement approprié du développement des pays du Sud mondial. En opposition avec appels militaristes qui résonnent dans différentes scènes du pouvoir dans le monde, les BRICS ont réaffirmé la défense du multilatéralisme, du développement soutenable, de l'éradication de la faim et de la pauvreté et le combat contre le changement climatique comme les véritables voies pour résoudre les grands problèmes mondiaux. Sur cette même ligne, ils ont aussi approuvé des documents clé comme la déclaration cadre des dirigeants des BRICS sur les finances climatiques, la déclaration des dirigeants des BRICS sur la gouvernance mondiale de l'intelligence artificielle et l'association des BRICS à l'élimination des maladies socialement déterminées.
Le monde traverse un moment de grande turbulences. Des conflits militaires comme ceux de lestent de l'Europe et du Moyen-Orient, échauffe les âmes, les crise économique, récurrentes, prépare le terrain au mécontentement social et les discours, agressif de faux prophète, conduisent des pays entier sur le chemin. Héronnai, de la guerre et de l'affrontement. Il y a presque 20 ans, les BRICS, nés précisément dans une situation d'incertitude, après la crise financière mondiale de 2008, servait d'importante plate-forme pour coordonner les demandes des pays en développement face aux grands défis de l'ordre mondial. Donnant une voix au sud mondial, ils sont devenus indispensables aussi bien pour le renforcement du G20 que pour le renforcement du dialogue Nord-sud à la recherche d'issues conjointes aux dilemmes de cette époque. Aujourd'hui, face a l'augmentation des fractures dans le tissu social et dans les structures multilatérale mondiales, les BRICS s'affirment non seulement comme une large plate-forme de coopération entre pays en développement, mais aussi comme une des principales avant-garde de la défense du multilatéralisme au niveau international.
Le contenu politique des déclarations émises par les pays membres des BRICS est clair: ils proposent des issues collectives et pacifiques aux dilemmes mondiaux en mettant l'accent sur les questions économiques et sociales au détriment des intérêts bellicistes et géopolitiques. Ce n'est pas par hasard s'ils arrivent à faire à asseoir à une même table des pays avec des gouvernants aux perspectives politique et aux idéologie diverses mais unis par des préoccupations similaires, à la recherche de voies convergentes pour le développement de leur pays et la coopération entre leurs peuples. En dirigeant leurs initiatives contre aucun bloc ou aucun pays en particulier, les BRICS rompent avec le récit dichotomique qui prétend ressusciter la bipolarité de la guerre froide, et affirment leur pleine complémentarité avec les autres mécanismes de plus grande portée sur la scène multilatérale mondiale. Par conséquent, les BRICS ne se présente pas comme un contrepoint à l'ONU, au FMI ou à la Banque Mondiale mais comme une plate-forme à partir de laquelle les pays développement coopèrent entre eux et recherchent des positions communes en faveur du renforcement de l'ensemble du système multilatéral mondial.
En attaquant les BRICS, ces pays membres et les pays qui s'sympathisent avec les initiatives du bloc, Donald Trump accuse de former un bloc « anti-étasunien » et il ne le fait pas par hasard. C'est justement sur la base de ce récit que les États-Unis et leur stratège ont cherché à affaiblir certains efforts pacifique de coopération multilatéral. Dans le cas particulier des initiatives proposées par la Chine, les accusations sans fondement sur le soi-disant « double usage » (civil et militaire) des infrastructures liées à l'initiative de la bande et de la route sont réitérées. Selon cette version, les investissements chinois représenteraient une menace pour la souveraineté de pays tiers et un risque pour la sécurité des États-Unis. Sur cette même ligne, des mythes comme celui du « piège de la dette », chinoise, du soi-disant espionnage et de l'ingérence politique menée à bien par des entreprises et des projets chinois depuis les réseaux 5G de Huawei jusqu'à l'expansion de TikTok persistent.
Ce qui semble nouveau à présent -bien que ce ne le soit évidemment pas- c'est que, cette fois, l'attaque n'est pas dirigée uniquement vers la Chine -depuis longtemps signalée comme le principal « rival » des États-Unis- ni contre les pays que les stratèges impérialistes ont qualifié « d'axe du mal » mais contre un ensemble beaucoup plus large de pays en développement. Beaucoup d'entre eux, ne sont même pas en contradiction avec les structures démocratiques et libérales dont Washington fait tellement l'éloge et ne montre pas non plus une rupture idéologique avec le paradigme dominant du capitalisme occidental. Ils exercent simplement leur droit à s'associer librement avec des initiatives multilatérales de coopération avec des pays qui affrontent les mêmes dilemmes pour partager des caractéristiques communes en tant que pays en développement, membres de ce qu'on appelle le « sud mondial ».
En les, menaçant d'une nouvelle vague de droits de douane unilatéraux, les États-Unis ne portent pas un coup mortel à la croissance des BRICS -comme ils semblent le chercher- mais à leur propre capacité d'influencer de façon décisive les débats sur la nécessaire reformulation et sur le renforcement nécessaire des instances multilatérales internationales. Et contrairement à ce qu'ils peuvent imaginer, cela aura lieu avec ou sans la participation des États-Unis. Après leur expansion, les BRICS représentent ensemble plus de la moitié de la population mondiale et plus de 40 % du PIB mondial par rapport au pouvoir d'achat. Et les drapeaux de la défense du multilatéralisme, du développement économique avec la justice sociale et du rejet du militarisme ne se limitent pas à l'intérêt exclusif des pays des BRICS ou de l'ensemble du sud mondial mais embrassent aussi la volonté exprimée de larges secteurs des peuples et des Gouvernements des plus diverses régions de la planète. Par conséquent, ceux qui ont vu dans l'expansion des BRICS une soi-disant perte de densité et de cohésion du groupe se sont trompés : cette expansion a représenté, en vérité, l'adaptation nécessaire de la structure du bloc aux défis contemporains qu'affronte le monde en exigeant la formation de fronts larges et hétérogènes qui recherchent des solutions pacifiques aux dilemmes internationaux actuels.
Les politiques d'intimidation, d'une latéral de bellicisme, mise en place par Trump contribue peu à la résolution des problèmes complexes abordés dans les plus de sang, engagement signés par les pays des BRICS à Rio de Janeiro. Elle ne tendent même pas renforcer l'objectif des États-Unis, de consolider un ordre international unipolaire sous sa tutelle dans la mesure où la radicalisation des attaques contre des décisions souveraine - même de soi-disant alliés- ne fais rien d'autre qu'amplifier la tendance à l'isolement politique des États-Unis, avec une perte d'influence et de capacité de décision. Contrairement à ce que prédisaient les analystes soumis à l'empire, les BRICS restent fermes et en croissance, et les paroles solides de la déclaration de Rio de Janeiro renforcent non seulement la convergence du sud mondial en faveur d'un ordre multipolaire mais aussi la formation d'une large avant-garde de défense du multilatéralisme, de la paix et de la coopération mondiale.
Source en espagnol :