10/07/2025 voltairenet.org  5min #283825

Depuis 14 ans, Netanyahou cherche à démanteler nucléairement l'Iran et le Pakistan

par Alfredo Jalife-Rahme

D'anciennes déclarations de Benyamin Netanyahou, en 2011, jettent un éclairage surprenant sur sa politique face à l'Iran. Il se pourrait que les sionistes révisionnistes se voient en protecteurs de l'Occident. Dans ce cas, l'ambition iranienne de maîtriser la fusion nucléaire menacerait les transnationales pétrolières et l'attaque de l'Iran augurerait d'une prochaine attaque du Pakistan.

Il y a 14 ans, le talmudique et eschatologique Netanyahou se voyait interrogé par la désinvolte Dana Weiss dans une interview publiée sur le site du gouvernement israélien. À la 25°minute et 33° seconde [1], à la question :

- « Quel est le plus grand problème auquel la prochaine génération sera confrontée et que devons-nous faire aujourd'hui pour le résoudre ? »

- Le pugnace Netanyahou répondit : « Notre mission principale est d'empêcher un régime islamiste militant de se doter de l'arme nucléaire ou que des armes nucléaires ne se retrouvent entre les mains d'un régime islamiste militant. Le premier c'est l'Iran, le second c'est le Pakistan, plus précisément dans l'hypothèse que les talibans s'emparent du Pakistan (...) Donc, la première chose à faire est de les empêcher d'obtenir des armes nucléaires. C'est notre première mission, et la deuxième est de trouver un substitut au pétrole ». Il est clair que le programme vert dévitalisé, aujourd'hui en chute libre avec le pétrolier Trump, est d'étiologie khazare.

L'interview du loquace Netanyahou avait eu lieu il y a 14 ans, bien avant la défaite et le retrait des États-Unis d'Afghanistan sous la présidence de Joe Biden - il y a 4 ans déjà, et 10 ans après l'interview apocalyptique du même Netanyahou -, alors qu'aujourd'hui, la prise du Pakistan par les talibans qui règnent à Kaboul est moins probable.

Aujourd'hui, la plupart des médias contrôlés par le lobby israélien en Occident ont passé leur temps à déformer et à réinterpréter de manière byzantine l'herméneutique talmudique eschatologique du belliqueux et menteur Netanyahou. Il est évident que pour Israël et ses banquiers occidentaux (les quatre cavaliers khazars : BlackRock/banque Rothschild/George Soros/ Bloomberg), les principaux ennemis du Grand Israël sont les six pétromonarchies arabes, les pays islamiques nucléaires, l'Iran (avec son projet civil) et le Pakistan, ainsi que les pays musulmans possédant du pétrole/gaz et de l'eau (par exemple le Liban).

Le véritable cygne noir de la guerre de 12 jours menée par Israël et les États-Unis contre l'Iran - une véritable Première Guerre mondiale de désinformation saturée de leurres et de mensonges - s'est avéré être le soutien sans réserve du Pakistan sunnite, puissance nucléaire moyenne, à la République islamique chiite d'Iran.

Aujourd'hui, à mesure que les résultats, principalement cachés par la censure en Israël, deviennent moins opaques, on peut affirmer que le Pakistan représente désormais, plus qu'un cygne noir, un « rhinocéros gris (qui est là et que l'on ne veut pas voir [2] ». Alors que le brouillard de désinformation sur la guerre de 12 jours se dissipe, il est instructif de voir comment les pays de la région se positionnent pour le scénario tout à fait probable d'une prochaine guerre entre Israël/États Unis et l'Iran [3].

Irfan Raja du quotidien turc Daily Sabah (30/6/25) se demande si « le Pakistan est le prochain sur la liste, dans le cadre du projet du « Grand Israël [4] ». Irfan Raja cite Julian Spencer-Churchill, stratège militaire de l'anglosphère déguisé en expert du Pakistan, qui déclare sans rougir : « Une fois qu'Israël aura vaincu l'Iran, ce sera le tour du Pakistan [5] ».

Irfan Raja souligne que la destruction des actifs nucléaires du Pakistan figure depuis longtemps sur la liste des missions (sic) d'Israël, tout comme Israël avait incité à la destruction de l'Iraq et de ses armes de destruction massive inexistantes, et il rappelle que lors du « Festival des idées » d'Aspen, il y a 11 ans, le zélote khazar Jeffrey Goldberg - qui avait servi dans l'armée israélienne - a demandé à l'amiral à la retraite Mike Mullen (ancien chef d'état-major des armée) lequel, entre le Pakistan et l'Iran, était le plus dangereux pour les États-Unis, ce à quoi l'amiral a répondu : « probablement le Pakistan [6] » Évidemment, aucun des deux n'allait dire qu'Israël est aujourd'hui bien plus dangereux pour la démocratie aux États-Unis.

À ce propos, le quotidien monarchiste mondialiste néolibéral Financial Times affiche son inquiétude face au fait que « l'Arabie saoudite se raccroche à l'Iran après la guerre d'Israël [7] ». Il ne serait pas déraisonnable d'envisager un axe sunnite-chiite AS/Pakistan/Iran sous l'égide de la Chine.

 Alfredo Jalife-Rahme

Traduction
 Maria Poumier

Source
 La Jornada (Mexique)
Le plus important quotidien en langue espagnole au monde.

[1] « A World View Interview with Benjamin Netanyahu  », Les nouvelles, 2011.

[2] «  Pakistán : de "Cisne Negro" a "Rinoceronte Gris" Nuclear con Irán », Alfredo Jalife, Radar Geopolítico, 4 de julio de 2025.

[3] «  Game-Changer : Alianza de Irán con China que cambiaría la correlación de fuerzas en Medio-Oriente », Alfredo Jalife, Radar Geopolítico, 1 de julio de 2025.

[4] «  The greater Israel project : Is Pakistan next on the list ? », Irfan Raja, Daily Sabah, June 30, 2025.

[5] «  Once Israel Defeats Iran, Pakistan is Next », Julian Spencer-Churchill, Modern Diplomacy, June 24, 2025.

[6] « Which is more of a danger, Pakistan or Iran ?  », The Aspen Institute, 2014.

[7] «  Saudi Arabia sticks with Iran after Israel war », Financial Times, July 4, 2025.

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