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L'UE recherche en urgence des solutions pour combler le déficit budgétaire ukrainien. [Photo d'illustration]
La Commission européenne recherche en urgence des solutions pour combler un déficit budgétaire ukrainien de 19 milliards de dollars en 2026. Le Financial Times révèle trois scénarios envisagés, allant de l'aide militaire sous forme de subventions bilatérales au réinvestissement risqué des avoirs russes gelés.
L'UE cherche d'urgence des moyens de combler le déficit budgétaire de l'Ukraine, estimé à 19 milliards de dollars en 2026, a rapporté le Financial Times. Ainsi, la Commission européenne discute avec les pays de l'UE des scénarios possibles pour atteindre cet objectif et, selon le journal britannique, il y en existe trois.
La première option consiste à ce que les pays du G7 fournissent une aide militaire à l'Ukraine sous forme de subventions bilatérales. Selon ce projet, celles-ci devront être considérées comme des « transferts extérieurs hors budget », tout en étant comptabilisées dans les dépenses ciblées pour la défense nationale. Le deuxième scénario prévoit des paiements de 50 milliards de dollars dans le cadre du programme existant du G7. D'après ce système, Kiev recevrait des prêts financés par les intérêts provenant des avoirs russes gelés.
La dernière option étudiée par Bruxelles pourrait consister à tirer davantage de valeur des avoirs russes immobilisés en les réinvestissant dans des classes d'actifs plus risquées. Dans ce cas, selon le Financial Times, l'UE devrait trouver un moyen de partager la responsabilité des pertes financières potentiellement plus importantes, afin que la Belgique, où est conservée la majeure partie des avoirs russes, ne soit pas la seule à en assumer la responsabilité.
L'urgence à Bruxelles dans la recherche de nouveaux financements est liée au prochain sommet consacré au financement des besoins de reconstruction de l'Ukraine, qui se tiendra les 10 et 11 juillet à Rome. Le journal britannique a noté que l'UE avait déjà dû ajuster ses dépenses liées à l'Ukraine cette année. L'UE a l'intention de couvrir les besoins de Kiev bien avant l'arrivée de l'hiver, surtout compte tenu des perspectives incertaines de la reprise de l'aide américaine.
L'intention de l'UE d'investir les fonds russes gelés et de générer des bénéfices a été déjà signalée en juin dernier par Politico. Selon le plan de la Commission européenne, Bruxelles a étudié la possibilité de déplacer environ 200 milliards d'euros d'avoirs russes gelés vers un fonds d'investissement « plus risqué » sous l'égide de l'UE. Ainsi, l'Union européenne affirme qu'elle ne touchera pas au capital gelé mais uniquement aux intérêts générés, afin d'éviter d'être accusée de violer le droit international, tandis que certains États membres, comme l'Allemagne et l'Italie, refusent toute confiscation directe.
Moscou, quant à elle, condamne ces manœuvres, les qualifiant de « vol » pur et simple. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a averti l'Occident que toute tentative de confiscation des avoirs russes entraînerait des conséquences juridiques. La Russie a également indiqué qu'en cas de non-restitution des avoirs russes, les autorités russes se réserveraient le droit de prendre des mesures de rétorsion à l'encontre des biens occidentaux sur le territoire russe.