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Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
Critiquée pour sa gestion opaque du Pfizergate et sa gouvernance de plus en plus solitaire, Ursula von der Leyen doit affronter une motion de censure sans danger réel, mais révélatrice. Car derrière les chiffres, c'est le soutien politique, même chez les siens, qui commence à se fissurer.
Trois jours avant un vote de censure, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen affronte ce 7 juillet un hémicycle européen de plus en plus agacé par son exercice du pouvoir. Si personne ne doute de l'issue du scrutin, la motion lancée par une frange de la droite sans espoir réel de succès, le débat révèle néanmoins un malaise croissant, même parmi ses alliés supposés, selon le Figaro.
L'eurodéputé roumain Gheorghe Piperea, à l'origine de la motion, a ravivé les braises du « Pfizergate », un épisode opaque que la présidente aurait sans doute préféré enterrer.
Le 14 mai, la justice européenne a infligé un revers juridique notable à Ursula von der Leyen en pointant du doigt son rôle dans la rétention d'informations liées à l'achat de vaccins contre la COVID-19.
Le tribunal de l'Union européenne, basé à Luxembourg, a jugé injustifié le refus de divulguer des échanges de messages entre la présidente de la Commission européenne et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, à une journaliste du New York Times.
Un revers judiciaire sur fond d'opacité
L'affaire trouve son origine dans un contrat colossal conclu au printemps 2021, visant l'acquisition de jusqu'à 1,8 milliard de doses de vaccin pour une somme estimée à 35 milliards d'euros. Il est souligné que des échanges directs entre la présidente de la Commission et le dirigeant du laboratoire pharmaceutique auraient joué un rôle central dans la conclusion de cet accord.
La Commission a toutefois affirmé ne pas disposer de ces messages au moment de la demande d'accès déposée par la journaliste. Une justification jugée peu convaincante par le tribunal, qui a rappelé que les institutions européennes ne peuvent se limiter à déclarer l'absence de documents sans fournir d'explications claires et crédibles.
Le jugement précise que la nature « éphémère » des SMS ne les exonère pas de leur potentiel statut de documents officiels dès lors qu'ils contiennent des informations pertinentes pour la gestion des affaires publiques.
Mais le vrai révélateur n'est peut-être pas là. Depuis des mois, sociaux-démocrates et centristes, pourtant piliers de la majorité « pro-européenne », dénoncent un style de gouvernance autoritaire, centralisé, et de moins en moins collégial. Une dérive qui, selon les médias français, commence à peser.