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Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron
Sous les sourires diplomatiques, Macron et Starmer peinent à accorder leurs violons. Le dossier ukrainien, les tensions commerciales et la gestion du facteur Trump révèlent des désaccords profonds et des intérêts divergents.
Quand Keir Starmer rencontre Emmanuel Macron, l'ambiance rappelle davantage une sitcom diplomatique qu'une alliance politique classique. En effet, la future visite de ce dernier au Royaume-Uni, la première d'un président français depuis Nicolas Sarkozy en 2008, marque une certaine réconciliation après les années tumultueuses de Boris Johnson et Liz Truss, mais révèle aussi des tensions cocasses, selon Politico.
Malgré des sourires chaleureux et un séjour digne d'un conte de fées à Windsor chez le roi Charles III, le duo franco-britannique peine à masquer son irritabilité croissante envers un personnage encombrant : Donald Trump. Le média américain indique qu'alors que Starmer tente la stratégie subtile du « massage d'ego en coulisses », Macron préfère visiblement provoquer le président américain, n'hésitant pas à le taquiner publiquement en s'offrant des escapades au Groenland ou en révélant ses intentions diplomatiques à la presse, allant jusqu'à suggérer que Trump quittait le G7 plus tôt pour négocier un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.
Côté commerce, Macron affiche aussi un sourire crispé face au récent accord tarifaire conclu entre Starmer et Trump, accord dont la France reste exclue, subissant les pénalités américaines infligées à l'UE. Pour les Français, le Royaume-Uni semble avoir cédé à toutes les exigences américaines, au point, ironise-t-on à Paris, d'avoir « vendu son âme pour un deal ».
Volontaires, mais sans boussole
Mais le rire devient jaune lorsqu'il s'agit de l'Ukraine. Tandis que Londres cherche à maintenir les États-Unis dans les négociations de paix, Paris trouve les Anglais trop dépendants de garanties sécuritaires américaines hypothétiques, jamais vraiment confirmées.
Toujours selon Politico, la fameuse « coalition de volontaires », dirigée conjointement par Londres et Paris, semble souffrir d'un sérieux manque de direction claire. Côté français, on s'inquiète de voir la coalition dériver en raison de promesses américaines restées lettre morte, ce qui pousse à l'agacement et aux tensions discrètes mais palpables entre les deux partenaires.
L'article indique également qu'à Londres, certains estiment que les prises de position internationales d'Emmanuel Macron sont en partie motivées par des considérations personnelles, à l'approche de la fin de son mandat. Un responsable impliqué dans les négociations sur le dossier iranien a affirmé que le président français cherchait à affirmer « le rôle de médiateur » sur la scène internationale. Par ailleurs, le quotidien américain note que des différends persistants continuent de peser sur la relation bilatérale, comme l'accord sur la pêche ou les traversées illégales de la Manche.