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Thomas Barrack, émissaire américain.
À l'arrivée de l'émissaire américain Thomas Barrack à Beyrouth, Israël intensifie ses frappes au Sud-Liban. Dénoncées comme des violations de la souveraineté libanaise, celles-ci compliquent les négociations sur le désarmement du Hezbollah. Le gouvernement libanais est pressé de répondre à la proposition américaine pour apaiser les tensions.
Le 7 juillet 2025, Thomas Barrack, émissaire américain, est arrivé à Beyrouth pour discuter d'une proposition de désarmement du Hezbollah, dans un contexte de tensions accrues marquées par des opérations militaires israéliennes au Liban-Sud.
À la veille de cette visite, l'armée israélienne a intensifié ses actions, notamment par une frappe à Khaldé, au sud de Beyrouth, visant une voiture sur une autoroute très fréquentée. Cette attaque a tué le conducteur et blessé trois personnes, selon des témoins cités par L'Orient-Le Jour. Deux missiles ont été tirés : le premier a manqué la cible, le second a touché le véhicule arrêté par son conducteur.
Multiplication des violations israéliennes
Ces frappes s'ajoutent à une série d'opérations visant des cibles présumées liées au Hezbollah, que l'armée israélienne accuse de maintenir des infrastructures militaires dans la région. Une unité d'infanterie israélienne s'est infiltrée à Meis el-Jabal, dans le caza de Marjeyoun, et a fait exploser une usine de textile récemment rénovée, située près de l'hôpital gouvernemental. Cette fabrique, appartenant à Sobhi Hamdane, avait été détruite lors du conflit de 2023-2024 entre le Hezbollah et Israël, puis reconstruite avec des équipements modernes, employant de nombreux habitants.
L'explosion a également visé une habitation à Aïta el-Chaab et un bulldozer dans le quartier de Karkazan. La municipalité de Meis el-Jabal a dénoncé une « violation flagrante » de la souveraineté libanaise et une tentative d'entraver la reprise de la vie dans la zone frontalière, critiquant l'incapacité de l'État libanais à protéger ses citoyens.
Ces actions interviennent alors que le Liban doit répondre à la proposition américaine, portée par Thomas Barrack, qui exige un désarmement progressif du Hezbollah en échange d'un retrait israélien du Liban-Sud. Selon Reuters, le Hezbollah envisagerait de remettre ses armes lourdes, bien que sans calendrier précis, une piste confirmée par une source proche du président libanais Joseph Aoun.
Le Premier ministre Nawaf Salam a condamné ces « agressions systématiques » contre la souveraineté libanaise, invoquant la résolution 1701 de l'ONU et appelant la communauté internationale à agir. Malgré un cessez-le-feu de 60 jours conclu en novembre 2024, les violations israéliennes, incluant des explosions de maisons et des survols de drones, persistent, entravant le retour des habitants dans des villages comme Meis el-Jabal. Ces tensions risquent de compliquer les négociations menées par Thomas Barrack, qui insiste sur l'implication de la communauté chiite pour réussir le désarmement.