France-Soir
En 2025, partout en France, les boutiques de CBD pullulent. Officiellement légales, elles dissimulent pourtant un marché plus trouble qu'il n'y paraît : entre molécules de synthèse non réglementées, effets secondaires graves et promesses thérapeutiques sans fondement, l'univers du CBD vire au Far West chimique.
Avec plus de 600 millions d'euros générés en 2023, selon Xerfi, le marché du CBD s'est imposé dans le paysage commercial français. Mais derrière les vitrines apaisantes et les slogans bien-être, la réalité est bien plus opaque. Comme le révèle France Info, certaines enseignes proposent des cartouches à base de 10-OH+, une molécule fabriquée en laboratoire qui mime les effets du THC, interdit au-delà de 0,3 %. Ces substances, non encore classées comme stupéfiants, échappent temporairement au cadre légal. Résultat ? Des produits potentiellement dangereux vendus sans contrôle, à des clients souvent ignorants de leur contenu.
Le psychiatre Nicolas Authier, expert du sujet, ne mâche pas ses mots : « Une partie de ce marché du CBD a rejoint les stratégies du marché de la drogue. » Selon lui, certaines fleurs sont carrément pulvérisées de substances synthétiques aux effets proches du THC. Le temps que ces nouvelles molécules soient interdites, les consommateurs, eux, jouent à la roulette russe : comas, convulsions, crises de panique ont déjà été recensés.
Officiellement, les vendeurs misent sur les vertus relaxantes du CBD, voire thérapeutiques. Mais l'Agence de sécurité sanitaire (ANSES) rappelle que ses bienfaits restent non prouvés, et que des effets toxiques à fortes doses ont été identifiés. En attendant une régulation digne de ce nom, c'est la loi du marché qui prévaut.