02/05/2025 francesoir.fr  10min #276693

Rfk Jr. impressionne sur Newsnation et impose des tests placebo pour les vaccins

France-Soir

RFK Jr. impressionne sur NewsNation et impose des tests placebo pour les vaccins

Un leader qui suscite l'admiration et la controverse

 Robert F. Kennedy Jr.,  secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (HHS) sous l'administration de Donald Trump, a récemment marqué les esprits lors d'une interview sur NewsNation, dans le cadre de l'émission spéciale President Trump: First 100 Days. Face à des figures médiatiques comme Stephen A. Smith et Bill O'Reilly, Kennedy a répondu avec une clarté impressionnante à des questions difficiles sur la restructuration du HHS et la santé publique aux États-Unis. Parallèlement, sa décision d'imposer des tests placebo pour les nouveaux vaccins, annoncée le 1ᵉʳ mai 2025, a déclenché un débat houleux dans les milieux scientifiques et politiques. Cet article explore ces deux événements majeurs et analyse leurs implications dans le contexte des ambitions de réforme de l'administration Trump.

Une nomination sous tension : résistances et défis internes

La nomination de Kennedy au poste de secrétaire du HHS, confirmée en février 2025, n'a pas été sans controverse. Lors de  son audience au Sénat en janvier 2025, les démocrates, menés par le sénateur Chuck Schumer, se sont fortement opposés à sa candidature en raison de ses positions critiques sur les vaccins et de son soutien aux politiques pro-vie de Trump. Schumer avait alors déclaré que le soutien des républicains à Kennedy était le résultat de pressions directes de la Maison-Blanche. Malgré cela, des républicains modérés comme Lisa Murkowski et Susan Collins ont finalement voté en sa faveur, permettant sa confirmation.

Mais les défis ne se limitent pas à la sphère politique. À l'intérieur du HHS, Kennedy fait face à des résistances significatives. Des rapports récents ont révélé que certains bureaucrates auraient bloqué l'accès à des bases de données critiques sur les effets secondaires des médicaments et vaccins, compliquant ainsi ses efforts pour réformer l'agence. Ce climat d'opposition interne s'ajoute aux pressions exercées par les lobbies pharmaceutiques, qui voient d'un mauvais œil les initiatives de Kennedy visant à bouleverser les pratiques établies.

Une réponse percutante sur NewsNation : la santé au cœur des priorités

Le 1ᵉʳ mai 2025, RFK Jr. a participé à une table ronde sur NewsNation, où il a été interrogé sur la manière dont il compte améliorer la santé des Américains tout en réduisant considérablement les effectifs du HHS. Stephen A. Smith a posé une question directe : « avec une réduction de 82 000 à 62 000 employés au HHS, comment Kennedy peut-il garantir une société plus saine ? » Cette coupe, qui inclut 3 500 suppressions de postes à la FDA et 2 400 au CDC, a suscité des inquiétudes quant à la capacité de l'agence à surveiller les crises sanitaires et à répondre aux épidémies. Kennedy a toutefois rassuré en précisant que les inspecteurs et les équipes d'évaluation des médicaments et des vaccins ne seraient pas affectés par ces réductions.

Sa 𝕏 réponse, capturée dans un tweet de @AVPac_US a été limpide et a laissé les animateurs sans voix :

« Pendant l'administration Biden, mon agence a vu ses effectifs augmenter de 38 %, et pourtant les Américains sont devenus plus malades », a-t-il déclaré.
Stephen A. Smith asked RFK how he'll improve health while making major budget cuts.

RFK's response did not disappoint.

Stephen A. Smith: "HHS reduced your employee status from 82,000 to 62,000 employees… how on earth are you gonna ensure that we're gonna become a healthier…  pic.twitter.com/1echx7HKGJ

— American Values 🗽 (@AVPac_US) 𝕏 May 1, 2025

Il a poursuivi en soulignant que « ce n'est pas en dépensant plus d'argent ou en embauchant plus de personnel que l'on résout le problème ». Selon lui, 95 % du budget de la santé est consacré aux maladies chroniques, un fléau qui représente une « menace existentielle » pour la sécurité nationale et l'économie américaine. Il a notamment mentionné un chiffre alarmant : 74 % des jeunes Américains ne sont pas aptes à servir dans l'armée en raison de problèmes de santé.

Kennedy a expliqué que le HHS se concentre désormais sur une approche ciblée, visant à réduire les maladies chroniques et à promouvoir une santé durable, plutôt que de s'appuyer sur une bureaucratie qu'il juge inefficace. Bill O'Reilly, connu pour son franc-parler, a été impressionné :

« C'était une excellente réponse. La plupart des responsables politiques sont des idiots. Ils se préoccupent de leur titre, de leur prestige et de leurs notes de frais. Vous avez donné une réponse que tout le monde peut comprendre, et c'est ce que plus de gens devraient faire. »

Cette intervention a été largement saluée sur les réseaux sociaux. Des twitos comme @haley_haley51ont qualifié Kennedy de « leader rafraîchissant qui parle avec clarté et conviction », tandis que @tjosephson34 a souligné son approche « cynique mais raisonnée, soutenue par des recherches et un engagement à faire changer les choses ».

La réunion des secrétaires d'État : un appel à l'action après 100 jours

Quelques heures avant cette interview, le 1ᵉʳ mai 2025, RFK Jr. s'est adressé à une réunion des secrétaires d'État, un 𝕏 événement relayé par Karl Mehta. Lors de cette réunion, Kennedy a réitéré son engagement à transformer radicalement le système de santé américain, un objectif qui s'inscrit dans la volonté plus large de Donald Trump de réduire la bureaucratie fédérale.

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Depuis son entrée en fonction, Trump a multiplié les mesures en ce sens, notamment un gel des subventions fédérales et des offres de rachat pour les employés fédéraux, visant à dégraisser l'appareil étatique.

Kennedy a mis en avant l'initiative « Make America Healthy Again » (MAHA), un slogan qui reflète sa vision, réduire les maladies chroniques et promouvoir des modes de vie sains. Il a insisté sur la nécessité de s'attaquer aux causes profondes des problèmes de santé, comme l'exposition à des substances chimiques toxiques, les aliments ultra-transformés et les pratiques médicales qu'il juge inefficaces. Il a également critiqué la dépendance excessive aux médicaments et vaccins, un thème récurrent dans son discours. Selon lui, les 100 premiers jours de l'administration Trump ont permis de poser les bases d'une réforme ambitieuse, mais il a appelé à une mobilisation collective pour surmonter les résistances internes et les pressions externes.

La décision controversée des tests placebo pour les vaccins

Le 1ᵉʳ mai 2025, RFK Jr. a annoncé une mesure qui a secoué le monde médical : tous les nouveaux vaccins devront désormais subir des tests placebo avant leur autorisation. Cette décision, rapportée par le Washington Post, exige que les essais cliniques comparent l'efficacité et la sécurité des vaccins à un groupe témoin recevant une substance inerte, comme une injection saline.

Un test placebo consiste à administrer à un groupe de participants un vaccin actif et à un autre groupe une substance sans effet thérapeutique (placebo), puis à comparer les résultats. Ce type d'essai est considéré comme l'étalon-or en recherche scientifique pour établir l'efficacité d'un traitement, car il permet d'isoler les effets réels du vaccin de ceux attribuables à l'effet placebo ou à d'autres facteurs.

Kennedy, connu pour ses positions critiques envers les vaccins, a justifié cette mesure par un besoin de transparence et de rigueur scientifique. Il a souvent dénoncé ce qu'il perçoit comme des lacunes dans les processus d'approbation des vaccins, affirmant que certains essais cliniques manquent de groupes témoins adéquats. Selon un porte-parole du HHS, cette politique marque « un changement radical par rapport aux pratiques passées », visant à garantir que les vaccins soient rigoureusement évalués avant leur mise sur le marché.

Cette décision a des implications majeures, et divise la communauté scientifique. D'un côté, elle pourrait renforcer la confiance d'une partie de la population sceptique envers les vaccins, en offrant des données plus robustes sur leur sécurité et leur efficacité. De l'autre côté, elle a alarmé de nombreux experts de santé publique. Pour des maladies bien étudiées comme la rougeole ou la polio, les essais placebo sont jugés inutiles, voire contraires à l'éthique, car priver un groupe témoin d'un vaccin connu et efficace expose les participants à des risques inutiles. Des organisations comme l'American Medical Association pourraient s'opposer à cette mesure, arguant qu'elle complique inutilement le développement de vaccins vitaux. De plus, cette exigence pourrait ralentir le développement et l'approbation de nouveaux vaccins, notamment en cas de pandémies où des réponses rapides sont cruciales, et risque de renforcer la méfiance envers les vaccins, déjà alimentée par des mouvements anti-vaccins.

En science, les essais placebo sont précieux pour établir une causalité directe entre un traitement et ses effets. Cependant, leur pertinence dépend du contexte. Pour les vaccins contre des maladies rares ou émergentes, les essais placebo sont souvent nécessaires. Mais pour des maladies où des vaccins efficaces existent déjà, les experts privilégient des comparaisons avec des vaccins existants plutôt qu'avec un placebo, pour des raisons éthiques et pratiques. La décision de Kennedy pourrait donc être vue comme un excès de zèle scientifique, potentiellement motivé par des considérations idéologiques plutôt que par des besoins médicaux immédiats. Cette approche n'a pas eu lieu en France dans la proposition de traitements précoces préconisés par l'IHU méditerranée et qui n'a pas été reprise par les autorités sanitaires – présentant une potentielle, mais bien réelle perte de chance pour les patients.

Une vision audacieuse mais risquée

RFK Jr. se positionne comme un réformateur audacieux, prêt à bouleverser les pratiques établies pour répondre à ce qu'il perçoit comme une crise de santé publique. Sa clarté lors de l'interview sur NewsNation et son discours lors de la réunion des secrétaires d'État témoignent d'une vision cohérente, centrée sur la prévention des maladies chroniques et la réduction de la dépendance aux interventions médicales coûteuses. Cependant, sa décision d'imposer des tests placebo pour les vaccins soulève des questions éthiques et pratiques qui pourraient compliquer la mise en œuvre de ses réformes.

En outre, Kennedy doit faire face à des défis majeurs : la résistance interne au HHS, l'opposition des démocrates et des lobbies pharmaceutiques, ainsi que les attentes élevées de l'administration Trump. S'il parvient à surmonter ces obstacles, il pourrait redéfinir la politique de santé américaine. Mais s'il échoue, ses initiatives risquent d'être perçues comme des mesures populistes, alimentant davantage la polarisation autour des questions de santé publique.

Un tournant décisif pour la santé américaine ?

À l'issu des 100 premiers jours de l'administration Trump, RFK Jr. s'impose comme une figure centrale et controversée. Son approche pragmatique et directe a séduit de nombreux Américains, comme en témoignent les réactions enthousiastes sur les réseaux sociaux. Cependant, sa décision d'imposer des tests placebo pour les vaccins illustre les tensions entre rigueur scientifique et impératifs éthiques, un débat qui continuera de diviser les experts et le public. Il a été salué par l'épidémiologiste Nicolas Hulscher  dans un debriefing exclusif sur France-Soir « cela avance même si cela ne va pas assez vite ».

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Alors que Kennedy poursuit sa mission de «  Make America Healthy Again », les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si ses réformes porteront leurs fruits ou si elles exacerberont les divisions existantes.

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newsnet 2025-05-02 #14746

et qu'est-ce qui prouve que les placébos ne sont pas plein des trucs inconnus qu'il y avait dans les vaccins