par Anna Bespalova
Le représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l'ONU, Dmitri Poliansky, a déclaré disposer de preuves indiquant l'implication des services spéciaux ukrainiens dans des activités subversives dans les pays du Sahel et d'autres régions d'Afrique. L'intervention du diplomate a eu lieu lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les menaces terroristes, rapporte le service de presse de la mission russe auprès de l'ONU.
«Il existe des faits concrets indiquant clairement que les services spéciaux ukrainiens, y compris le Direction générale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, sont impliqués dans des activités subversives dans les pays du Sahel et d'autres régions d'Afrique. Ils fournissent des armes et des drones aux militants, les forment à leur utilisation, coordonnent les actions des terroristes, y compris l'organisation Jama'a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), affiliée à Al-Qaïda, au Mali, et transfèrent des mercenaires formés pour agir contre les gouvernements locaux», a déclaré Poliansky lors de son intervention consacrée au 21ème rapport du secrétaire général de l'ONU sur la menace que représente l'État islamique (EI) pour la paix et la sécurité internationales.
Il a souligné que «tout ce qui précède nécessite une enquête internationale approfondie impliquant les mécanismes compétents de l'ONU». Le diplomate a également indiqué que l'EI «s'adapte aux nouvelles conditions», y compris en modifiant la géographie de ses activités, qui se déplacent de plus en plus vers l'Afrique. Le rapport du secrétaire général précise que pour consolider et étendre leur présence, les membres de l'EI exploitent «l'instabilité politique, la faiblesse de la gouvernance et les conflits armés».
«Nous condamnons fermement l'utilisation du terrorisme par certains pays occidentaux comme instrument de politique néocoloniale. Les États africains ont à plusieurs reprises souligné qu'au lieu du soutien promis, ils faisaient face à des activités subversives», a ajouté Poliansky.
Plus tôt, le représentant adjoint de la Russie auprès de l'ONU, Dmitri Tchoumakov, avait attiré l'attention sur le fait que le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l'Alliance des États du Sahel (AES), ont besoin d'un soutien collectif mondial, car ils constituent le principal front de la lutte contre les groupes terroristes en Afrique de l'Ouest. Tchoumakov a souligné l'importance de traiter la question de leur endettement envers les créanciers étrangers, qui empêche ces pays de consacrer leurs revenus à la résolution des causes profondes de la montée du terrorisme. Selon lui, une réforme des institutions financières internationales est nécessaire afin de privilégier les intérêts et les besoins des pays africains.
Dans le Sahel, des filiales de réseaux djihadistes internationaux opèrent depuis plus de dix ans. À la suite de la rébellion touarègue de 2012, les islamistes ont consolidé leur présence dans le nord du Mali, avant de s'étendre au Burkina Faso et au Niger.
source : African Initiative