03/07/2025 reseauinternational.net  4min #283079

L'échec des États-Unis en mer Rouge

Déployé pour dissuader les Houthis et sécuriser les navires de commerce en mer Rouge, le porte-avions américain Harry S. Truman 1 revient aux États-Unis avec un bilan mitigé : trois de ses précieux Super Hornet, coûtant chacun 60 millions de dollars, ont été perdus. L'impossibilité de réduire les Houthis a son équivalent dans la manière dont les USA et Israël se sont trouvés obligés après un bombardement spectacle d'interrompre leur assaut en renonçant du moins pour un temps à en finir avec le pouvoir iranien, et reportant leur rage homicide sur les malheureux Palestiniens. La démonstration de leur capacité de nuisance mais aussi de leur faiblesse réelle et comment cela s'est greffé autour du détroit d'Ormuz.

Danielle Bleitrach

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par Benjamin Laurent

La guerre israélienne à Gaza, commencée dans le sillage du 7 Octobre et réactivée par une offensive lancée le 18 mai visant selon Benyamin Netanyahou à prendre «le contrôle de tout le territoire» de l'enclave, a eu des répercussions dans toute la région, mais aussi sur le commerce international. Les rebelles Houthis, alliés de l'Iran contrôlant le nord du Yémen, ont lancé dès octobre 2023 une campagne visant à couler les navires traversant la mer Rouge, zone stratégique permettant le passage entre la Méditerranée via le canal de Suez et l'océan Indien. Les porte-avions qui sont les bâtiments les plus caractéristiques de la toute-puissance impérialiste, agissant hors territoires pour mener l'assaut sans déclarer la guerre contre les nations que l'on veut soumettre et aujourd'hui avec les sous-marins nucléaires étant en capacité de procéder à n'importe quelle mise à feu sur la planète d'une manière extraterritoriale (comme le dollar et les sanctions) se heurte à la résistance des peuples face à une armada trop lourde et dont le facteur humain est ignoré.

Un porte-avions confronté à divers incidents

Face à cette menace forçant certains porte-conteneurs à contourner l'Afrique via le Cap de Bonne Espérance pour rejoindre l'Europe, plusieurs nations ont envoyé leur marine de guerre pour mettre fin aux activités houthies. Les États-Unis, première puissance navale mondiale, ont ainsi dépêché le porte-avions Harry S. Truman en décembre 2024 dans la région. Le bilan du navire, rentrant à sa base navale de Norfolk, en Virginie après six mois de déploiement, est plus que contrasté : le vaisseau a perdu trois avions depuis son arrivée au Proche-Orient, tandis que les Houthis restent une force majeure dans la région.

Fin décembre, un F/A-18 Super Hornet, avion multirôle équipant les porte-avions américains, est ainsi abattu par erreur par le croiseur lance-missile USS Gettysburg ; les deux pilotes sont sauvés, mais l'incident a de quoi embarrasser la marine américaine, alors qu'un Super Hornet coûte environ 60 millions de dollars selon Business Insider.

source :  Geo via  Histoire et Société

  1. L'USS Harry S. Truman (CVN-75) est un porte-avions polyvalent américain à propulsion nucléaire, faisant partie de la classe Nimitz. Il est le cinquième et dernier porte-avions de la sous-classe Theodore Roosevelt, et fait partie des 11 porte-avions géants de l'US Navy. À l'origine, le navire a été baptisé USS United States, mais il a été renommé Harry S. Truman au début de sa construction, en hommage au 33e président des États-Unis, Harry S. Truman. La devise du porte-avions est «The Buck Stops Here» (en français : «la patate chaude s'arrête ici»), l'un des dictons préférés de Harry S. Truman. Cette devise illustre l'endossement de la responsabilité ultime dans la prise de décision. Le navire possède son propre journal quotidien, le Give 'em Hell Herald, et sa chaîne d'informations télévisuelle hebdomadaire, Synergy.

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