France-Soir
francesoir.frprès d'Orléans
Lundi 28 avril, à 12h33 précises, 60 % de l'électricité espagnole s'est évaporée en cinq secondes. Trains à l'arrêt, feux éteints, écrans noirs, et un pays champion des énergies vertes plongé dans le doute. Alors que les énergies renouvelables sont pointées du doigt par les conservateurs, un débat électrique s'annonce.
« Le manque de centrales nucléaires et le ‘boom' des renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », accuse le journal ABC. Même ton alarmiste chez El Mundo, qui dénonce des avertissements ignorés depuis des années. Ils visent ainsi la politique menée par Pedro Sánchez, grâce à qui les énergies solaire et éolienne représentent désormais 40 % du mix électrique, tandis que le nucléaire est tombé à 20 %. L'Espagne ferme ses centrales, mais pas les yeux sur les risques, semble dire le rapport annuel de Redeia : il évoque une « forte pénétration » des renouvelables sans infrastructures suffisantes pour absorber les chocs.
Comme le rapporte The Epoch Times, la CNMC avait déjà alerté en janvier sur un réseau flirtant dangereusement avec ses limites. Pourtant, la présidente de REE, Beatriz Corredor, défend une production renouvelable « sûre » et « stable ». Pour la ministre de la Transition écologique, accuser les énergies vertes est « imprudent ». Pedro Sánchez, quant à lui, dénonce un procès à charge : « Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent ».
Réseau saturé, suspicion de cyberattaque, site solaire incriminé… L'origine exacte de la panne reste inconnue pour le moment. Mais si la transition énergétique veut garder sa crédibilité, elle devra aussi prouver sa résilience.